Une des richesses de l’être humain est qu’il est capable d’autoréflexion ou de métacognition, c’est-à-dire qu’il peut avoir une réflexion sur ses propres pensées et comportements (ex: j’ai du mal à contrôler les émotions; j’ai souvent du mal à me concentrer, etc.).
Cependant, chez les personnes qui présentent des lésions cérébrales (par exemple, suite à un AVC, un traumatisme crânien, une tumeur ou une maladie neurodégénérative), les capacités de métacognition et de conscience de soi peuvent être atteintes. C’est souvant le cas, quand le lobe frontal ou le lobe pariétal de l’hémisphère droit ont été touchés. Dans ce cas, les patients ont tendance à mal évaluer leurs comportements. Ils peuvent complètement sous-estimer leurs difficultés et à surestimer leurs capacités, alors que leurs proches, eux, relatent un point de vue complètement différent.
Quand un patient cérébrolésé n’a pas conscience de ses troubles, on parle alors d’anosognosie. Il est important de l’aider à prendre progressivement conscience de ses difficultés car c’est seulement à cette condition qu’il pourra devenir pleinement acteur de sa revalidation et mettre en place (avec l’aide d’un thérapeute et de ses proches) des stratégies visant à compenser ses difficultés et le handicap qu’elles entraînent.
Cependant, il faut aussi savoir que la prise de conscience de ses déficits s’accompagne souvent d’une augmentation de l’anxiété et de la dépression. Il est donc important que le patient soit soutenu dans ce processus, afin que cela ne se transforme pas en une expérience négative.
Catherine Demoulin