Rester concentré tout au long d’une tâche est parfois loin d’être évident, tant les distractions externes (alertes, téléphone, environnement bruyant, odeur de café) ou internes (pensées parasites, vagabondage mental, soucis) peuvent être nombreuses.
Résultat: ce qui pourrait être bouclé en 1h si on était en mode « focus », se termine tant bien que mal au bout de longues heures d’égarement ou pire encore, reste inachevé…
Attention, « rester concentrer jusqu’au bout de la tâche », c’est différent de se « mettre au travail ». Si vous avez plutôt du mal à démarrer une tâche, voir mon article sur la procrastination.
Voici donc quelques petits conseils visant à favoriser le maintien de l’attention tout au long d’une d’une tâche :
1- Désencombrer l’endroit où vous allez travailler et éliminer les distractions.
Pourquoi certaines personnes choisissent-elles d’aller se cloîtrer dans un Monastère ou une cabane loin de tout, quand elles veulent étudier ou terminer un livre? Il est bien plus aisé de se concentrer dans un espace rangé, désencombré, minimaliste, que dans un espace envahi d’objets qui nous distraient et nous fatiguent mentalement, même si nous ne nous en rendons pas compte. Notre cerveau utilise, en effet, des ressources attentionnelles pour traiter des informations et pour ignorer des distrateurs. « Ignorer » le bordel ou notre Smartphone qui nous fait de l’oeil pour se focaliser sur la tâche pertinente est donc fatigant à la longue pour nos fonctions exécutives, notre « chef d’orchestre » intérieur.
Désencombrez donc régulièrement votre table de travail et l’endroit où vous devez fournir un effort mental. Si vous travaillez sur ordinateur, fermez votre boîte mail le temps de votre « mission ». Mettez sur silencieux votre portable ou éloignez-le de votre champ de vision. Rassemblez à proximité uniquement le matériel qui vous sera nécessaire, ainsi qu’un verre d’eau.
2- Clarifier votre objectif (découper en étapes plus digeste si nécessaire) et utiliser un minuteur
Dans certains cas, la concentration est compliquée parce que la tâche est floue, mal définie ou bien trop longue. Le cerveau n’aime pas le flou. Si je ne sais pas sur quoi me concentrer exactement, ni combien de temps je vais devoir le faire, ni si c’est vraiment indispensable, je n’arriverai pas à mobiliser mon attention efficacement.
Parfois la tâche est toute simple (ex: payer mes facture, écrire mon rapport). Il n’est cependant pas inutile de noter sur une feuille votre objectif et de la placer devant vous, histoire de vous rappeler à l’ordre, dans les moments de décrochage.
Parfois la tâche est très longue, alors, il vaux mieux la découper en étapes, plus courtes (car nos capacités attentionnelles se fatiguent).
Si ça vous aide à doser votre effort, travaillez par tranche de temps limitée. Utilisez la méthode POMODORO par exemple, pour limiter votre temps de concentration à des périodes de 25 minutes entrecoupées de pauses de 5 minutes.
3-Distractions internes: transcrire sur papier ce qui vous encombre l’esprit.
Parfois, les distractions sont internes. Si vous êtes censé travailler sur votre rapport ou étudier votre cours, mais que vous n’arrêtez pas de penser à votre dispute de la veille avec votre ami ou bien à d’autres choses, notez-les sur un bloc note: exemple: » Régler problèmes avec M. » En déposant sur papier vos pensées non pertinentes pour la tâche en cours, vous libérerez de l’espace dans votre mémoire de travail, tout en vous assurant à votre cerveau que vous avez bien compris que c’est important et que vous n’oublierez pas de vous en occuper plus tard.
Cette habitude de noter vos pensées aide aussi à mieux dormir si vous avez tendance à ruminer la nuit (« Il ne faut surtout pas que j’oublie de … », « Je devrais appeler M. un de ces jours »). Une fois noté sur papier, ce ne sera pas oublié. La partie de votre cerveau qui envoie ces rappels nocturnes pourra être momentanément calmée.
4- Éviter le multitâche.
Faire deux choses en même temps nuit fortement à notre efficacité. En effet, notre cerveau doit basculer rapidement d’une tâche à l’autre, ce qui augmente le risque de perdre ou de ne pas traiter des informations importantes et épuise davantage les ressources attentionnelles. Essayez donc de vous focaliser sur une seule tâche à la fois.
Par contre, il est possible de faire deux choses en même temps quand l’une des actions est automatisée et ne demande pas d’attention. Il n’est pas question de conduire tout en téléphonant (car même si la conduite est automatique, on a besoin de rester attentif à la route, aux autres conducteurs, aux piétons…), mais en revanche, rien de telle qu’une balade en pleine nature pour trouver l’inspiration, réfléchir à un projet, développer des idées… Ce n’est pas un hasard si de grands penseurs comme Aristote, Sénèque ou Nietzsche, avait pour habitude de faire de longues promenades à pied.
5- Faire des pauses de qualité.
Cela peut sembler évident, mais à l’heure actuelle, beaucoup de personnes sont en situation de surcharge mentale chronique: toujours à essayer de mener mille choses de front, à culpabiliser quand il ne font « rien »…. Leur cerveau est rarement en pause.
Au bout d’une heure ou quand ça ne va vraiment plus, faites une pause pour céder au vagabondage mental: se relaxer, boire un grand verre d’eau, prendre l’air, faire de l’exercice, fermer les yeux… Nos ressources attentionnelles s’épuisent vite. On ne peut pas être en mode « concentration » tout le temps. Les moments où vous aller prendre l’air, faire du sport, boire un thé, dessiner ou lire sont des occasions précieuses de recharger les batteries. C’est aussi à ces moments de repos que de nouvelles idées peuvent surgir.
Mais attention aux pauses chronophages qui ne permettent pas de se déconnecter, ni de se ressourcer. Se perdre 30 minutes sur Facebook n’a clairement pas le même effet sur le cerveau qu’aller prendre l’air pour se dégourdir les jambes et laisser son attention vagabonder après avoir bien bossé.
Ces conseils peuvent sembler relever du bon sens. Pourtant, à l’heure actuelle, c’est un véritable défi de gérer correctement ses ressources attentionnelles.